Situé dans la forêt de Saint Jean, le prieuré de Vausse a été construit au 13e siècle. Il dépendait de l’abbaye du Val des Choux (choues pour certains). Son fondateur et bienfaiteur, Anséric VI de Montréal, repose, avec son épouse dans la nef de l’église. Cet établissement monastique connut très vite une grande prospérité. Il bénéficia de nombreuses donations, surtout à l’époque des croisades, et prélevait la dîme dans quarante villages des alentours.
Saint Louis ordonna la confiscation des terres du dernier des Anséric, seigneur brigand dont les exactions entraînèrent l’exil dans son château de Châtel-Gérard. Le prieuré passa sous la garde des ducs de Bourgogne.
Le déclin, amorcé au 15e siècle, se poursuivit jusqu’à la Révolution. Les héritiers des donataires contestèrent les donations et gagnèrent de nombreux procès. Le système de la commende contribua à accélérer ce déclin. En 1745, un incendie endommagea une partie des bâtiments. En 1763, le dernier moine fut rappelé à l’abbaye du Val de Choux.
Le prieuré fut un lieu de pèlerinage très fréquenté. On y invoquait saint Pioton pour obtenir la pluie et les femmes privées de naissance y faisaient également pèlerinage pour obtenir la fécondité.
En 1792, le prieuré devint une faïencerie qui fonctionna jusqu’en 1858. La famille Petit en devint propriétaire en 1803 et en 1820. En 1835, naît Ernest Petit qui consacra sa vie à l’histoire de la Bourgogne. Son premier texte, consacré à Vausse, fut publié dans le bulletin de 1859 de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne.
L’église est de grande dimension par rapport au cloître. Au 15e siècle on construisit un bas-côté pour accueillir les pèlerins. Sous la Révolution, le clocher fut démoli. Un plancher fut établi, à peu près à mi-hauteur, pour permettre à la faïencerie de déployer ses activités. L’ancienne chapelle fut transformée et agrandie pour accueillir le four. En 1858, Ernest Petit aménagea l’étage pour en faire une bibliothèque et un cabinet de travail.
Le cloître carré, construit entre 1491 et 1511, est adossé à l’église. Chaque galerie, longue de 21,30 m compte neuf arcades en plein cintre. Elles entourent un jardin sous lequel une citerne voûtée recueille les eaux des pluies collectées par des chenaux de pierre.
L’ensemble architectural, surtout le cloître, séduit par son aspect sobre et rustique.
Propriété privée, entrée payante comprenant la visite guidée.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire